LES HEROS SONT FATIGANTS
Après une longue vie de luttes et de militantisme, Léo, Marius et Remy font le constat amer qu’ils n’ont pas réussi à changer ce monde qui les révolte. Ils n’ont pas plus changé le monde que le monde ne les a changés. Ils sont restés ancrés sur leurs positions idéologiques, figés dans leurs convictions, dopés par leur intransigeance. Pourtant, le temps ne les a pas épargnés. Les jambes de Léo ne lui répondent plus, la prostate de Marius ne lui obéit plus et la tête de Remy n’en fait qu’à sa tête. Malgré leurs handicaps, les trois rebelles n’ont pas renoncé à s’en prendre à cette société qu’ils abhorrent. Par tous les moyens, y compris les plus violents. Pour eux, âge ne rime pas avec sage, ni vieillesse avec sagesse. Si la jeune garde ne peut ni ne veut plus croire au grand soir, la vieille garde doit être prête au sacrifice, moins pour marquer l’histoire que pour se faire plaisir, comme dans un dernier baroud d’honneur. La vieille garde meurt mais ne se rend pas. Et si ce dernier combat tourne au ridicule, au moins sait-on que le ridicule ne tue pas. Lionel, jeune quadragénaire aux dents longues, est tout le contraire de ce trio infernal, dont il ne peut comprendre ni le discours ni les motivations. Mais comme les trois anciens, il va découvrir que si Marx affirmait que l’histoire se répète: la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce, on n’a qu’une seule vie, qui elle, se déroule comme une farce et se termine comme une tragédie. Mais autant faire en sorte que la farce soit aussi longue et drôle que la tragédie sera brève et cruelle.
Claude Frisoni / Traduction Marco Maria Casazza Metteur en scène Jacques Schiltz Assistant mise en scène Claire Wagener Décors Marie-Luce Theis Costumes Marie-Luce Theis Dramaturgie Ruth Heynen Avec Claude Frisoni, Bernard Graczyk, Denis Jousselin, Raoul Schlechter